LE HAUBERGIER : VERSAILLES DES CAPÉTIENS

Publié le par la-victime-habite-au-21

Haubergier-titre.jpeg

 

MUSEE-DU-HAUBERGIER.jpegInauguré le 26 novembre 1956, sous la présidence du Préfet de l’Oise, de nombreuses personnalités avaient honoré de leur présence. Pour mémoire, citons celles qui ont fait le déplacement : MM. Vergnier-Ruitz, Inspecteur général des musées de France, JP Paquet, Architecte en chef des Monuments historiques, Oberti, Administrateur civil des Musées de France, Bouquerel, Sénateur de l’Oise, Quentier, Conseiller général de Chambly, Viot, Procureur de la République, Seligman, Juge d’Instruction, Mgr Dupuis, le Commandant du 7ème Spahis, Mademoiselle Amamieux, Conservatrice du Musée avait reçu ces personnalités avec le charme et la grâce qu’on lui connaît depuis quelle s’est impliquée dans la mise en place de ce musée.

M. Davidsen, Maire, retraça l’historique de ce petit musée au cachet si particulier : « Avec sa charmante cour médiévale, sa tour hexagonale, son escalier à vis, ses délicieuses fenêtres à serviettes, les gargouilles de son toit chapeauté de vieilles tuiles, ce petit hôtel du XVème est un de ces bijoux d’architecture qui offre aujourd’hui, avec l’aménagement de son musée, une harmonie parfaite ».

L’hôtel souffrit beaucoup de la guerre et d’importants travaux de restauration étaient nécessaires. Comme le précise "l’Oise Libérée", ceux-ci achevés, il restait à effectuer l’aménagement intérieur.

« ll serait difficile – souligna M. Davidsen – de rappeler ce qu’il fallut de patience, de travail, de compétence à Mlle Amamieux, Conservatrice, pour aménager ces salles avec autant de goût, d’originalité et de nuance, pour découvrir et chasser tout ce qu’il en restait de particulièrement intéressant parmi ces collections entassées dans une confusion telle que seules les araignées, qui, depuis des lustres, s’en étaient faites les diligentes gardiennes, pouvaient s’y retrouver. 

Aujourd’hui, ces collections s’offrent à nos regards dans un décor inhabituel pour un musée. Nous y trouvons des ferronneries locales, chefs-d’œuvre d’artisans du temps passé, de délicieuses figurines, des vases irisés ou mats (époques gallo-romaine et médiévale), la crosse du Chancelier Guérin, cette arme spirituelle de Bouvines, une tête de prophète, merveille de l’art sculptural du XIIème ».

Pour les archéologues, précise "l’Oise Libérée" : les pièces de choix de ce musée sont des ex-veto découverts près de Senlis, dans un temple païen de la forêt d’Halatte. Ces sculptures naïves, frustres –uniques en France, fort rares en Europe, attirant fréquemment des visiteurs étrangers – rappellent la foi profonde des gallo-romains dans la puissance du Dieu Mercure ; ils lui portaient les effigies, quelque peu réaliste, sans doute, mais fort curieuses, des parties de leur corps atteintes par la maladie.

A l’inauguration de ce musée du Haubergier, doit suivre au printemps celle du nouveau musée de la Vénerie, dont les perspectives sont infiniment plus vastes. Elle aura pour cadre cet incomparable Château Royal, riche de tous les souvenirs, si nombreux, si émouvants, qui font de cette petite ville de Senlis l’un des lieux où les charmes de la nature sont dominés par la majesté de l’Histoire.

Nous avons trop souvent tendance à considérer les activités humaines dans leur seul courant historique. Or, les Musées que créait M. Davidsen, témoins d’un passé au sein duquel nous pouvons trouver le passage de notre histoire, seront aussi les témoins de valeurs humaines que la fuite du temps n’a pu entraîner dans son cours. (l’Oise Libérée du 29 janvier 1957)

 

Publié dans 1957

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article