VISITE DE Mr MENDÈS-FRANCE (suite)

Publié le par la-victime-habite-au-21

JD & PMF

 

Jean Davidsen et Pierre Mendès-France avant son retour pour Paris

 

Révélations inconnues jusqu’à ce jour

 

Voici les confidences à partir des notes et des propos tenus par Jean Davidsen à son épouse, lors du déjeuner, prit en présence de ses enfants, au lendemain de la visite de Pierre Mendès-France et François Mitterrand. Selon le vœu de Jean Davidsen puis du vivant de son Epouse, ces confidences n’ont jamais été révélées jusqu’à ce jour.

A part Robert Hersant, (Directeur-propriétaire de l’Oise-Matin et futur député de l’Oise, proche de François Mitterrand), aucun média ne pouvait être au courant des raisons réelles qui motivaient la venue du Président du Conseil et de son Ministre de l’Intérieur à Senlis. D’ailleurs, l’Oise-Matin laissa filtrer une possible rencontre entre le Président du Conseil et le chef du Néo-Destour…

Notons que le départ de Pierre Mendès-France vers la forêt d’Ermenonville était un subterfuge pour permettre à celui-ci de regagner incognito (en fin d’après-midi) le domicile de Jean Davidsen, 21, rue de Beauvais où François Mitterrand devait le rejoindre pour dîner avec le propriétaire des lieux.

Voici les motifs confidentiels qui étaient à l’ordre du jour des entretiens entre les trois protagonistes :

 

Avec Pierre Mendès-France :

 -M. Maurice Lemaire (Ministre du Logement et de la Reconstruction du Gouvernement de M. Pierre Mendès France, qui avait à plusieurs reprises rencontré Jean Davidsen) avait confirmé au Président du Conseil la « montée » politique du maire de Senlis. Lui précisant que :

- Jean Davidsen avait été désigné par ses collègues de l’Oise pour les représenter aux Etats Généraux des Communes d’Europe.

- que le maire de Senlis avait entrepris la construction de logements sociaux confortables et aux coûts réduits par le choix d’une Scop du bâtiment (ce qui était tout à fait innovant).

 

F. MITTERAND & J. DAVIDSEN 0

 

François Mitterrand & Jean Davidsen devant le portail du 21, rue de beauvais

 

Avec François Mitterrand :

- Le Ministre de l’Intérieur François Mitterrand s’étant procuré des informations sur la personnalité montante du maire de Senlis et, ayant été approché par Robert Hersant qui préparait à travers l’Oise-Matin une implantation politique sur le département de l’Oise, ce dernier avait insisté auprès du Ministre de l’Intérieur pour provoquer une rencontre entre le Président du Conseil et son Ministre de l’Intérieur avec Jean Davidsen.

Pour ce qui précède, le Président du Conseil souhaitait avoir un entretien particulier avec Jean Davidsen afin de mieux connaître son engagement politique. Etant informé des faits de Résistance de Jean Davidsen pendant la dernière guerre, Pierre Mendès-France pensait que le maire de Senlis pourrait rejoindre l'Union Démocratique et Socialiste de la Résistance (UDSR) de François Mitterrand afin d’ajouter une tendance modérée qui pourrait éventuellement siéger un jour au Gouvernement.

Sur ce sujet, Jean Davidsen précisa qu’il était opposé à toute adhésion à un parti politique qui n’émettrait pas une volonté intangible de changer la Constitution concernant le régime parlementaire ingouvernable. Précisant que 19 gouvernements en 9 ans était la démonstration tangible de l’impossibilité d’avoir une politique pérenne pour la France.

D’autre-part, le Président du Conseil souhaitait avoir confirmation du point de vue de Jean Davidsen sur l’avenir de nos colonies. Sachant que le maire de Senlis s’était entretenu sur ce sujet avec Robert Hersant, en lui précisant que, dans l’esprit de la Résistance, les peuples seraient appelés à disposer d’eux-mêmes et qu’il était urgent de « construire » les modalités d’indépendance de nos colonies et ce, afin d’éviter des guerres coloniales fratricides et sans issues pour la France.

Que ces modalités devaient tenir compte de la nécessité des peuples à disposer d’eux-mêmes. Qu’en préparant activement, mais sereinement, la décolonisation de l’Empire, il convenait d’aider les populations à organiser démocratiquement l’organisation administrative de leurs pays. Maintenir coûte que coûte les colonies dans l’état actuel était voué irrémédiablement à l’échec et ne pouvait que précipiter certains leaders Africains a tomber dans les bras de Moscou et engendrer des conflits suivis de dictatures.

Au terme de cet échange, Pierre Mendès-France demanda à Jean Davidsen, s’il accepterait de recevoir confidentiellement chez lui Habib Bourguiba (qui devrait être en résidence surveillée à Chantilly) afin de faciliter la mise en place d’entretiens entre des émissaires du Gouvernement et le Président du Néo-Destour. Proposition acceptée sans réserve par l’hôte de la rue de Beauvais, mais qui ne fut jamais réalisée : le Gouvernement Mendès-France chutant deux mois après.

Ala fin de ces entretiens, le Président du Conseil rejoignit, tard dans la nuit l’hôtel du Grand-Cerf, et le Ministre de l’Intérieur la Capitale. 

 

Publié dans 1954

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