HONNEUR A NOS CHEVEUX BLANCS

Publié le par la-victime-habite-au-21

CHEVEUX BLANCS 0Lors de la première séance du nouveau Conseil municipal, Jean Davidsen avait informé l’auditoire que ‘‘l’ensemble des conseillers avaient décidé d’honorer les anciens de la commune en organisant un repas des cheveux blancs.’’ Promesse tenue ! C’est ainsi que plus de 160 « Cheveux blancs » étaient conviés à un repas qui leur fut servi dans le grand réfectoire du Collège St Vincent. (La ville ne possédant pas de salle de cette importance).

De longues tables agréablement décorées annonçaient des agapes et une ambiance à la hauteur des vœux de la municipalité à l’égard de nos Anciens. Dans « La Semaine de l’Oise » Maurice Obigand écrivait « Le menu abondant et délectable, fut particulièrement savouré… y compris pâtisseries, champagne, café, autant de bonnes choses qui réjouirent à la fois les palais et les cœurs des assistants. »

BANQUET CHEVEUX BLANCS 0 2« D’accueillantes dames, toutes épouses de nos conseillers, assuraient le service avec une extrême diligence et une constante prévenance qui conquirent tous les convives. Quant à nos édiles, ils remplirent à la perfection les délicates fonctions ‘‘d’échansons’’.

 

 

« Les mots seraient impuissants pour décrire l’animation, l’entrain, la franche gaité qui ne cessèrent de régner durant le festin… Il suffisait de contempler les regards, les mines réjouies de tous les convives, pour comprendre combien les organisateurs avaient bien fait les choses, et pour se rendre compte de la portée éminemment sociale de cette heureuse initiative prise par notre municipalité… »

« Au dessert, M. Jean Davidsen, maire, prononça une brève allocution directe et touchante qui émut jusqu’aux larmes certains convives.

C’est ainsi qu’il dit le grand plaisir qu’il éprouvait à se trouver en compagnie des Cheveux blancs de Senlis et se fit l’interprète de son Conseil municipal pour souligner et affirmer bien haut son ardent désir d’apporter toute l’aide possible à ceux ou à celles dont l’âge, les circonstances et les revers rendent de nos jours la situation si critique ; il fit la ferme promesse que rien ne serait négligé pour secourir les misères les plus diverses, en particulier celles qui atteignent les personnes âgées privées de ressources suffisantes et qui se trouvent au soir de leur existence, plongées dans le dénuement. »

BANQUET CHEVEUX BLANCS 0Non sans humour, M. le Maire, se plut ensuite à rappeler les heures charmantes et inoubliables de la ‘ ‘vieille époque’’ et entraina son vénérable auditoire dans le merveilleux jardin des heureux souvenirs du passé… »

« …Ayant passé en revue les diverses évolutions de la vie dans tous les domaines depuis 1900, M. Davidsen magnifia cette belle stabilité qui caractérisait la France de naguère, laquelle avait foi dans sa destinée, dans sa vigueur et qui par-dessus tout avait le goût du travail et de l’épargne »

« Pourquoi, poursuivit M. le Maire, fallait-il que ce fléau immonde : la guerre, vint, tel un cyclone, passer sur ce beau printemps. »

« Dans un raccourci pathétique, M. Davidsen rendit hommage à l’abnégation, à l’esprit de sacrifice des Combattants de 1914-18… Irréparable perte de substance, cette ancienne génération ne s’en remettra jamais et les rescapés resteront frappés d’une sorte d’inquiétude et d’instabilité… »

« Puissiez-vous au moins être assurés, qu’en dépit des difficultés financières, sociales, administratives auxquelles se heurtent la gestion des collectivités locales, notre sollicitude ira toujours vers vous, avec vous, pour essayer d’apporter au soir de votre vie, un peu de bonheur, de douceur et de paix ».

« …Succédant à M. Davidsen, M. Charles Luzurier, président de la section locale de l’Union Nationale des Vieux Travailleurs, exprima au nom de tous ses camarades, ses profonds sentiments de reconnaissance à M. Davidsen et son Conseil municipal, sans oublier de remercier toutes les dames ayant assuré la préparation et le service du repas... »

« …De son côté, le doyen de l’assemblée, M. Julien Prévost, se fit l’interprète de tous les vieux et vieilles de Senlis pour adresser ses remerciements les plus sincères à M. Davidsen, aux adjoints, à tous les membres du Conseil municipal, aux dames de service… Des airs de la vieille époque accompagnèrent toute la durée du repas ».  

Publié dans 1953

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