MISE AU POINT

Publié le par la-victime-habite-au-21

MISE-AU-POINT-A.jpegComme relaté dans l’article précédent, Jean Fretay et Yves Carlier s’entretiennent avec le maire afin de l’informer des tracts anonymes au caractère diffamatoire à son égard et celui de sa famille.

Jean Fretay expliqua plus tard que Jean Davidsen avait été très éprouvé par la teneur de ces tracts, et principalement du caractère odieux de vouloir salir son épouse par des propos racistes hors-sujet.

En premier lieu, le maire de Senlis souhaitait écarter toute réponse, estimant que cela ne pouvait qu’alimenter la polémique. Yves Carlier et Jean Fretay lui font part de la volonté de tous les Conseillers municipaux (y compris le groupe d’Edmond Pont) pour qu’une « mise au point » soit publiée et qu’une plainte soit déposée.

Au terme de l’entretien, il est convenu que ce serait le Commandant William Marot qui recueillerait auprès du maire de Senlis les informations nécessaires de réponse. Ce document sera soumis à l’intéressé, puis aux Colistiers pour approbation. Voici le texte de cette « mise au point » (l'original étant difficilement lisible) en respectant sa dactylographie :

MISE AU POINT

Des tracts anonymes dont le caractère diffamatoire à l’égard de Monsieur Jean Davidsen, Maire de Senlis, a soulevé l’indignation de la population honnête de la ville, ont été une fois de plus distribués à profusion dans les rues de notre Cité au cours de la nuit du 10 au 11 novembre courant.

N’osant attaquer à visage découvert la gestion de l’actuelle Municipalité, pour l’excellente raison qu’elle est inattaquable, de courageux « CORBEAUX » répandent sur le Maire et sa famille les plus odieuses calomnies.

Ces tracts avaient surtout pour but de nuire à la parfaite harmonie et au bon ordre ce cette journée du Souvenir et de communion avec nos Morts si chère aux vrais anciens Combattants.

Un de ces tracts porte comme indication d’origine : « un groupe de poilus anciens Combattants ».

Nous pensons qu’il y a là comme une sorte d’usurpation du beau titre d’ancien Combattant.

Les Combattants, les vrais, se sont toujours battus à visage découvert.

Nous n’arriverons pas à concevoir qu’il y ait à Senlis un seul ancien Combattant qui ait pu se prêter à semblables diffamations à l’égard du Combattant authentique qu’a été Monsieur Jean DAVIDSEN.

Dans le but de couper court à cette abjecte campagne, et dut la modestie de Monsieur Jean DAVIDSEN en souffrir, nous tenons à faire connaître à ceux qui l’ignorent encore, que ce français de « fraîche date » est le petit fils du Capitaine de Vaisseau JAYET de BEAUPRÉ et fils de Madame Gabrielle JAYET de BEAUPRÉ.

Il s’agit là de noms bien français.

Son père, danois d’origine, fut naturalisé à la suite de son engagement dans l’armée française en 1914.

Monsieur Jean DAVIDSEN, effectua son service militaire en 1924 à TOULON, sur le cuirassé « COURBET » et fut libéré avec le grade de Quartier-maître fourrier.

Mobilisé en 1939, à CHERBOURG, dix jours avant la déclaration de guerre, il fut envoyé à BOULOGNE-SUR-MER et DUNKERQUE en 1940. Ayant battu en retraite, il fut volontaire dans les Corps francs chargés de la défense du Cotentin.

Inscrit sur le Livre d’Or de la ville de DUNKERQUE, sous le n° 8.878 en mémoire des combats de Mai et Juin 1940.

Titulaire de la Médaille de DUNKERQUE.

Fait prisonnier le 18 juin 1940, grièvement blessé.

Après être resté prisonnier plus d’une année en Allemagne et avoir été reprit après deux tentatives d’évasion, il subit trois opérations et fut rapatrié par un convoi de grands blessés et hospitalisé au VAL-DE-GRACE.

Réformé avec une pension d’invalidité de 25% (carnet de pension n° 147-797 du 23/I/1947) n’a jamais touché les arrérages de sa pension ; lesquels depuis 1947, sont acquis au Trésor.

Voilà l’homme, que par des moyens infâmes et sous le couvert de l’anonymat, un groupe de misérables s’efforce de salir.

Signé : Guy Amyot d’Inville, Roland Ansel, Marie Aublet, Georges Blin, Louis Bontemps, Jean Caillet, Yves Carlier, Gustave Cériez, Commandant Hector Delannoy, Charles Delobelle, Adrien Duval, Jean Fretay, Eugénie Guillot, Félix Leclerc, Docteur René Lemaître, Marguerite Lesage, Commandant William Marot, Edmond Pont, René Rambure-Lambert, Raymond Robette, Jean Rochet et Maurice Sanson. 

Publié dans 1955

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